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La récitation de la Fatiha, le premier chapitre du Coran, est un élément central de la prière en Islam. Cependant, les opinions divergent quant à savoir si elle est obligatoire pour le suiveur, dans la prière collective (Jama’a), à haute voix; suscitant ainsi des débats et des interprétations variées parmi les érudits musulmans.
1. Les différentes opinions :
- Certains érudits soutiennent que l’Imam se tient responsable de la récitation de la Fatiha et que le suiveur n’est pas tenu de la réciter, que ce soit lors de la prière à haute voix (Jahriya) ou secrète (Sirriya).
- Une deuxième opinion affirme que le suiveur doit absolument réciter la Fatiha, peu importe si la prière est à voix haute ou secrète.
- Une troisième opinion stipule que ; le suiveur doit réciter la Fatiha lors de la prière secrète, mais pas lors de la prière à voix haute.
2. L’opinion la plus favorable :
Selon de nombreux érudits, la pratique la plus conforme aux enseignements prophétiques est que le suiveur doit réciter la Fatiha dans tous les cas, que la prière soit à voix haute ou secrète. Cette interprétation découle du hadith du Prophète Muhammad, صلى الله عليه و سلم dans lequel il affirme: » il n’y a pas de prière (valide) pour celui qui n’aurait pas récité la Fatiha » Rapporté par Al Bukhari.
Ubadah ib Samit a dit également: « Nous étions derrière le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) lors de la prière de l’aube. Le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) récitait, mais la récitation lui était difficile. Lorsqu’il eut terminé, il dit : « Peut-être réciterez-vous derrière votre imam ? » Nous répondîmes : « Oui, ô Messager d’Allah. » Il dit : « Ne le faites pas, sauf avec la Fatiha du Livre, car il n’y a pas de prière pour celui qui ne l’a pas récitée. » Rapporté par Al Bukhari et Muslim.
Les Savants considèrent ce jugement exclu de celui représenté dans le hadith suivant : « Et quand l’Imam récite, écoutez attentivement. » qui reste la règle générale.
3. Application pratique :
- Si l’Imam commence sa récitation sans que le suiveur ait eu l’occasion de réciter la Fatiha, ce dernier devrait le faire secrètement puis écouter attentivement la récitation de l’Imam.
- En cas de pause de l’Imam avant sa récitation (de la deuxième sourate), le suiveur peut alors réciter la Fatiha jusqu’à ce que l’Imam reprenne sa récitation.
4. Un équilibre entre obligation rituelle et cohésion communautaire :
Bien que les érudits débattent des nuances de cette question, l’objectif ultime demeure la recherche de l’unité et de la piété au sein de la communauté musulmane. Trouver le juste milieu entre les obligations rituelles et la cohésion communautaire est essentiel pour les fidèles, il est inutile de faire dépendre l’harmonie entre les musulmans des divergences, il est essentiel de se respecter mutuellement, et accepter l’avis contraire comme découlant d’une pure interprétation, ne touchant pas aux bases du dogme islamique.