Photo By National Geographic (1953).
La ville sacrée de La Mecque, connue pour son importance religieuse et son pèlerinage annuel, a connu des évolutions culturelles significatives au cours des siècles. Parmi les nombreux aspects de son histoire et de sa culture, un terme particulier émerge : le « Jour du Khulayf » يوم الخليف qui se traduit par : « Le Jour du délaissé ou abandonné ».
Les Origines du « Jour du Khuleyf »
Avant l’expansion moderne de La Mecque et l’augmentation de sa population, un phénomène distinct était observé lors du Hajj. Les hommes, jeunes et vieux, de La Mecque accompagnaient les pèlerins vers Arafat. Cette pratique laissait la ville presque déserte de ses hommes, ne laissant que les femmes derrière elles.
La Signification du « Khuleyf »
Le terme « Khulayf » dérive de « Khalif« , désignant celui qui reste en arrière, contrairement aux autres. Ce terme était utilisé pour décrire les hommes de La Mecque qui ne participaient pas au Hajj, restant ainsi en ville, c’était un terme péjoratif, insinuant qu’il s’agit d’un acte intolérable et mal-vu par la société mecquoise.
Les Critiques des Femmes
Pendant le Hajj donc et après le départ des hommes de la ville, les femmes de La Mecque parcouraient les rues et les ruelles, observant tout homme qu’elles croisaient avec suspicion et critique. Celui qui avait choisi de ne pas participer au pèlerinage était souvent l’objet de railleries et de chansons moqueuses.
Témoignage Personnel
Le professeur Abd al-Razzaq Muhammad Hamzah, évoquant ses souvenirs d’enfance à La Mecque, se rappelle heureusement ne jamais avoir vu de Khuleyf (délaissé ou toute homme demeurant à la Mecque seul). Il relate comment les hommes de la ville prenaient au sérieux l’obligation du Hajj, considérant tout écart comme une dérogation grave.
Un Aspect Culturel de l’époque
Le « Jour du Khuleyf » représente donc non seulement un aspect historique de La Mecque mais aussi une fenêtre sur la culture et les valeurs traditionnelles de la communauté locale, et montre à quel point les engagements sociaux et initiatives féminines, étaient au service de la religion, surtout lors des périodes hautement significatives de l’année. Cette pratique, bien que disparue avec le développement moderne de la ville, reste un témoignage poignant de l’importance du Hajj et de l’unité sociale à La Mecque au fil des siècles.
Le concept du « Khuleyf » perdure à travers nos actes et pratiques dans l’Islam, qu’Allah nous préserve de devenir des « Khuleyfs » à l’appel à la prière, à répondre aux obligations religieuses et au suivi de la Sunnah du Prophète صلى الله عليه و سلم.