La Omra, un acte de dévotion qui attire chaque année des millions de musulmans vers La Mecque, est l’objet de débats parmi les savants religieux depuis des siècles. La question fondamentale qui divise les opinions est de savoir si la Omra est une obligation, une recommandation (sunna), ou si elle doit être distinguée entre les résidents de La Mecque et les non-résidents. Dans cet article, nous examinerons les différentes perspectives sur cette question cruciale, en mettant en lumière les arguments en faveur de chaque position.
1. L’opinion en faveur de l’obligation :
Certains érudits musulmans ont soutenu fermement que la Omra est une obligation pour tout musulman en mesure de la réaliser. Ils argumentent que les preuves tirées du Coran et des hadiths (paroles et actions du Prophète Muhammad, paix et bénédictions soient sur lui) confirment son statut d’obligation. Notamment ce hadith rapporté chez Ibn Khouzayma, dont la chaine de transmission est authentique, lorsque Omar demanda au Prophète que la paix et le salut d’Allah soient sur lui, sur l’islam; sa réponse fût: « Témoigner qu’il n’y a de divinité qu’Allah et que Muhammad est le Messager d’Allah, accomplir la prière, donner la charité, jeûner pendant le mois de Ramadan, effectuer le pèlerinage et accomplir la Omra« . Ces savants considèrent la Omra comme une acte de soumission à Allah, qui mérite d’être accompli au moins une fois dans la vie d’un musulman.
2. L’opinion en faveur de la recommandation :
D’autres érudits, tout en reconnaissant l’importance de la Omra, estiment qu’elle est recommandée (sunnah) mais pas obligatoire. Ils soutiennent que les versets coraniques et les hadiths qui parlent de la Omra soulignent son mérite et encouragent les croyants à la réaliser, mais n’en font pas un devoir. Selon cette perspective, la Omra est une opportunité précieuse de se rapprocher d’Allah, mais elle reste à la discrétion du croyant.
3. La distinction résidentielle :
Une troisième opinion, moins répandue mais présente dans le discours juridique, repose sur la distinction entre les résidents de La Mecque (Mouqimines) et les non-résidents (Ghayr Mouqimines). Selon cette vue, la Omra serait obligatoire pour les non-résidents qui se trouvent à une distance raisonnable de La Mecque, mais non obligatoire pour les résidents¹ .Cette opinion est basée sur des interprétations spécifiques des textes religieux et des conditions géographiques.
Conclusion :
La question de l’obligation ou de la recommandation de la Omra continue de diviser les érudits musulmans. Chacune de ces opinions est soutenue par des arguments valables, mais il est important de se rappeler que la détermination de l’obligation de la Omra ne devrait pas être une source de division au sein de la communauté musulmane. Quelle que soit l’opinion suivie par un individu, la Omra reste une opportunité spirituelle inestimable pour se rapprocher d’Allah, renforcer sa foi et rechercher la purification de l’âme. Les musulmans devraient aborder cette question avec respect pour les opinions divergentes et suivre la voie qui correspond le mieux à leur compréhension personnelle de la religion.
¹ Voir : Mousannaf Bnou Abi Chayba: V.4, Pages 87/88. Le Athar de Abdillah Bni ‘Abbas.
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