Dans l’Islam, la générosité est une vertu hautement valorisée, et elle est souvent illustrée à travers différents concepts et niveaux. Cet article se penche sur trois de ces concepts : Sakhaâ (Générosité), Joud (Libéralité) et Ithar (Altruisme), et explore leurs significations et leurs implications dans la vie quotidienne des musulmans.
Sakhaâ : La Générosité
Le Sakhi se réfère à celui dont la nature est de donner avec facilité, sans ressentir de douleur ou de réticence à donner. Ce niveau de générosité se caractérise par une disposition innée à partager ses ressources avec les autres. La personne Sakhi est souvent généreuse sans effort, et son acte de donner est empreint de spontanéité et de générosité naturelle.
Joud : Libéralité
Le Jawad fait référence à celui qui donne abondamment, dépassant largement ses propres besoins pour aider les autres. Contrairement au Sakhi, le Jawad ne se contente pas de donner ce qu’il peut facilement épargner, mais il sacrifie une partie importante de ses propres ressources pour aider ceux dans le besoin. Sa générosité est guidée par un sens élevé de l’altruisme et du désintéressement.
Ithar : L’altruisme
L’Ithar représente le niveau le plus élevé de générosité, caractérisé par le sacrifice de ses propres besoins et désirs au profit des autres. Celui qui pratique l’Ithar donne aux autres même s’il a lui-même besoin de ce qu’il donne. C’est l’acte de préférer les autres à soi-même, démontrant ainsi un niveau exceptionnel d’altruisme et de dévouement envers les besoins des autres.
Il s’agit du niveau auquel sont arrivés les Ansars de Médine, manifestant d’impressionnants preuves de bonté et de générosité, vis-à-vis des Muhajirins de Makkah, qui sont venus chercher refuge et soutien.
Allah Exalté soit-Il a dit: « à ceux qui, avant eux déjà, se sont installés à Médine et qui, (confortés) dans la foi, aiment tous ceux qui émigrent vers eux, ne sont nullement envieux de ce que ces derniers reçoivent (comme dons à leur arrivée), et sont prêts à s’en priver les préférant à leurs propres personnes, fussent ils eux-mêmes dans le besoin. Ceux qui sont préservés de leur propre avarice sont ceux qui réussissent. » V.9 Sourate Al Hachr.
Les raisons et motivations de l’Ithar
L’Ithar trouve ses fondements dans plusieurs motivations profondément enracinées dans la foi musulmane :
- La quête des nobles caractères : L’Ithar est souvent motivé par le désir d’atteindre les plus nobles caractères moraux, car sacrifier ses propres besoins pour les autres est considéré comme l’une des plus grandes vertus.
- Le rejet de l’avarice : Celui qui pratique l’Ithar rejette fermement l’avarice et reconnaît que la seule issue à cette dernière est la générosité et le désintéressement.
- La valorisation des droits : L’Ithar est également motivé par une profonde reconnaissance des droits des autres. En reconnaissant et en respectant ces droits, celui qui pratique l’Ithar s’engage à les protéger et à les honorer.
- L’aspiration à l’au-delà : En priorisant l’au-delà sur les biens de ce monde, celui qui pratique l’Ithar montre son désir de récompenses dans l’au-delà plutôt que dans cette vie terrestre éphémère.
- La résilience face aux épreuves : La capacité à endurer les difficultés et les épreuves est une qualité essentielle pour celui qui pratique l’Ithar. Cette résilience lui permet de donner aux autres même dans des moments de besoin personnel.
Chacun de ces niveaux plus haut reflète des valeurs fondamentales de la foi musulmane, telles que la générosité, l’altruisme et la préférence des autres à soi-même. En comprenant et en pratiquant ces concepts de générosité, les musulmans peuvent enrichir leur vie spirituelle et contribuer positivement à leur communauté et à la société dans son ensemble.
Photo de Sidik Kurniawan sur Unsplash